A lire : Les passeurs de livres de Daraya, Delphine Minoui

« Les livres, ces sédiments de la mémoire qui défient les carcans. Du temps. De l’asservissement. De l’ignorance. »

J’ai refermé ce livre il y a plusieurs semaines. Je désirais en parler autant que mes mots s’envolaient, au fil du récit. Daraya, pour Paris, à des milliers de kilomètres, c’est trois syllabes à la radio, la certitude que la cruauté ne connaît pas de limite, le visage impassible de Bachar Al Assad qui dit lutter contre le bastion du terrorisme. C’est la révolte silencieuse, sans possibilité d’agir, devant les attaques au gaz chimique. C’est les « pourquoi » qui n’éteignent pas les flammes.

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Ces rêves qui ne sont pas les nôtres

« Au bord de la mer, nous avons mangé des huitres, hurlé le bonheur, fait l’amour au rythme de la pluie qui claquait contre les vitres. »

J’ai ouvert un vieux fichier .doc, écrit en Times. A l’intérieur, il y a ces quelques mots, en une page, et une date qui me renvoie cinq ans en arrière. En novembre 2012, j’avais d’autres rêves, des envies et des envolées qui n’étaient pas les miennes. L’année d’avant, le 19 du même mois, j’avais écrit laconiquement « la littérature me manque », sans comprendre qu’elle me manquerait toujours si je ne changeais pas mes plans. Je croyais tout savoir, j’inventais des carrières, je touchais du doigt des ambitions qui ne me ressemblaient en rien. Je pensais aux vies « extraordinaires » de ceux qui n’ont pas peur et je brandissais mon envie d’ailleurs comme un drapeau.

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